Le PouvoirAdmin
PROFILMessages : 45 Points d'honneur : 126 Date d'inscription : 28/12/2014
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| Sujet: Contexte Jeu 2 Juil - 19:01 | |
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Contexte Nous connaissons aujourd’hui plus de mille cas confirmés d’individus dotés de ces « compétences magiques », rien que sur le continent. La Faculté s’est déchirée quant à la nomenclature qu’il convient d’appliquer à ces spécimens. Chacun brandit des expressions latines. Le docteur Gerard a même suggéré « grimnoir », un mélange des mots français « grimoire », livre de sortilèges, et « noir », ou mystérieux, car en l’état actuel de la recherche l’origine des pouvoirs magiques reste inconnue. On s’est moqué de lui. Personnellement, j’ai choisi de les appeler sorciers, car l’idée qu’une magie véritable existe, hors des frontières de la science, fait s’étrangler mes estimés confrères. L. Fulci, professeur de sciences naturelles à l’université de Berne, notes personnelles, 1852. Etats-Unis, 1931. L'homme les regarda passer, pensivement, avant de fouiller ses poches à la recherche de son briquet. Une nouvelle manifestation contre les Actifs. Comme si la crise, le chômage, la violence, les tensions mondiales, étaient de leur faute. Tout ceci existait déjà avant. Avant l'apparition de la magie, qui avait changé la face du monde. Une malédiction pour certain, une bénédiction pour d'autres.
L'homme alluma sa cigarette, tranquillement, sans se presser. Il n'était là que pour surveiller les manifestants, vérifier que ceux-ci ne s'en prennent pas à sorcier. Ce mot le faisait rire. Pas besoin de chaudrons, d'ingrédients et de crapauds pour utiliser la magie: une simple pensée, et voilà que le pouvoir prenait forme. Et pourtant, dans l'imaginaire de bien des citoyens, ils n'étaient rien de plus que des monstres, descendants de créatures lointaines et imaginaires. Comment le pouvoir était apparu ? Il n'en savait trop rien. Peu à peu, le nombre d'Actifs a augmenté dans le monde entier, sans réellement de raison, attirant craintes et convoitises. Les gouvernements ont décidé d'utiliser ces possesseurs de pouvoirs, bien entendu. La dernière Grande Guerre, la Der des Der comme la nomme les anciens, s'est avant tout réglée à l'aide de boules de feu, de rayons glacés, de monstres gigantesques, venus d'un autre monde, déchiquetant les soldats envoyés au front. L'homme frissonna. Il avait participé à cette guerre, avait vu des choses horribles, que le grand public ignorait. Cela valait peut-être mieux ainsi. Ils avaient déjà assez peur des sorciers. La haine envers les minorités avait été remplacée par la peur envers les Actifs, sans que ceux-ci ne puissent rien y changer. Certains pouvoirs étaient bien vus par la société, comme les guérisseurs, tandis que d'autres... Lui-même possédait un pouvoir des plus destructeurs, si bien qu'il évitait de trop en parler. Il avait déjà vu des types traverser les murs, d'autres faire léviter des objets, d'autres encore ranimer les morts... La magie possédait-elle seulement une limite ? Vaste question.
L'homme se mit à avancer, afin de ne pas perdre le cortège de vue. Les manifestants criaient des slogans Anti-Actifs, brandissaient parfois des panneaux, le poing en l'air afin de montrer leur colère. L'homme eut un rictus. Comme si les Actifs étaient les véritables ennemis. Certes, ils n'étaient pas tous de doux agneaux. Certains pensaient que le pouvoir représentait la force, l'étape suivante de l'évolution de l'homme. Mais aux Etats-Unis, ils ne représentaient qu'une minorité. Tandis que dans d'autres pays, cela c'était généralisé. C'était même devenu le crédo de l'empire du Japon, l'Imperium. Pour eux, seuls étaient aptes à commander les détenteurs de pouvoirs. Ils s'étaient mis à faire d'horribles expériences, afin d'accroître leur potentiel magique, de créer des Actifs artificiels. Les autres grandes nations avaient été mises rapidement au courant. Mais préféraient faire l'autruche. Ils avaient bien trop de partenariats économiques avec le Japon, et préféraient donc le laisser faire, tandis que peu à peu l'empire prenait de plus en plus d'importance, allant jusqu'à envahir la Chine et la Corée. Les politiciens des Etats-Unis répétaient sans cesse que le pays était protégé, grâce aux Rayons de la Paix. Des machines, énormes, destructrices, postées sur les côtes du pays, n'ayant jamais été utilisés. La dissuasion avant tout. L'homme se demandait si cela allait être réellement utile. Les espions de l'Imperium étaient partout, et sans doute capables de manipuler les bonnes personnes au bon moment.
L'homme soupira, écrasant le reste de sa cigarette sous son pied, hésitant à en sortir une nouvelle. Il décida finalement que non, rajusta sa veste puis marcha plus vite. Les manifestants allaient bientôt avoir fini. Tout s'était passé sans trop de soucis, même si ces démonstrations de haine l'hérissait. Il aurait aimé leur faire comprendre, à ces personnes normales, qu'il l'était tout autant qu'eux. Impossible malheureusement. Pas après toute la propagande que leur servaient les médias. Un groupe politique avait été formé, se basant presque uniquement sur la haine envers les Actifs, se préparant pour les prochaines élections. Le pire, c'était qu'ils avaient de bonnes chances de faire un score honorable. On parlait même d'une nouvelle police, spécialisée dans l'arrestation des Actifs. De la poudre aux yeux. Cela rassurerait peut-être la population, mais ils devraient trouver des coupables. Des gens comme lui peut-être. Il sentit soudainement sa bague le brûler, et alla s'éclipser discrètement dans une ruelle proche, loin d'oreilles malintentionnées. Il vérifia autour de lui puis, ne voyant personne, actionna sa bague. En apparence, ce n'était qu'un anneau d'or, serti d'une pierre noire. Mais elle avait bien d'autres propriétés intéressantes, comme la communication à distance. Bien qu'avec les téléphones modernes, cela soit de moins en moins utile.
- Dan, tu as terminé ta surveillance ?
Devant lui s'était formé une sorte de globe, lui renvoyant l'image d'un homme âgé, assis dans un confortable fauteuil. Il hocha la tête en guise de réponse, ne voulant pas attirer l'attention sur lui.
- Nous avons un petit problème, continua son interlocuteur en lui adressant un sourire gêné. Un Actif a dévalisé une épicerie, un peu plus loin. J'aurais bien envoyé Marlène ou Lance, mais... - Je suis déjà en chemin chef, le coupa l'homme.
Son supérieur le remercia d'un signe de la tête, coupant les communications aussitôt. On n'était jamais trop prudent, l'Imperium possédant depuis peu des machines pouvant capter toutes sortes de conversations. L'homme soupira, puis tourna les talons. On lui avait toujours dit que faire parti d'une organisation secrète, c'était cool. Sauver le monde, aider les gens, contrer les plans des vilains... La réalité était tout autre. Son groupe, le Grimnoir, était chargé de protéger les Actifs des normaux, et les normaux des Actifs. Mais cela se révélait de plus en plus compliqué. Certes, leurs méthodes étaient parfois brutales. Mais tant de personnes se mettaient en travers de leur chemin... Et leurs pertes ne faisaient que s'alourdir. L'homme serra le poing, se rappelant certains de ses compagnons disparus, parfois morts en vain. Il s'était promis de faire de son mieux afin de les venger, malgré les difficultés. C'était pour cela qu'il avait choisi d'être envoyé à New York. La grande ville comportait de plus en plus d'agents de l'Imperium, d'Anti-Actifs, et surtout d'hors-la-loi, profitant du chaos général. Autant dire que de jours en jours, la situation s'y aggravait. Quelque chose se préparait, mais quoi ? L'homme n'en savait rien. Mais voulait connaître la vérité. Plongé dans ses pensées, il n'entendit pas derrière lui le cliquetis d'un revolver dont on enlevait la sécurité. Il ne sentit rien de plus qu'une horrible chaleur, une certaine douleur, avant de s'effondrer au sol, mort, le crâne traversé par une balle. Pas plus qu'il ne vit un individu ramasser sa bague, avant de s'éloigner d'un pas guilleret.
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